-40 degrès, les résistants échouent
Emile Paganon chef de la résistance lors de la deuxième guerre mondiale, décédé le 25janvier 2012, m’avait raconté :
« Je me souviens, le 1er janvier 1945, de retour de mission de plus d’un mois en Haute Maurienne, nous nous installons au Villard de Sainte Foy. Nous préparions l’opération du Col du Mont, prévue le 10 janvier 1945.
L’effectif pour cette opération était constitué de la Section Eclaireurs Skieurs (SES) de la demi brigade commandée par le lieutenant Chappas, de la section SES du 7ème BCA commandée par moi-même et la 3ème compagnie du 7ème BCA qui devait monter directement au col du mont (altitude 2636) pour nous rejoindre.
L’opération se déroule comme suit : Avec la deuxième section, nous nous déplacions en ski, nous prenons position sous l’arrête de l’Archeboc située à 2735m d’altitude et la troisième compagnie se déplaçant en raquettes, doit nous rejoindre un peu plus tard. Mais il fait nuit noire, l’air est vif, et très froid, la température est de -40degrés.
Le caporal Ulysse Bozonnet et son beau frère François Billat, se positionnent à 2753 mètres .ils sont également accompagnés du lieutenant Chappaz et de l’éclaireur skieur Jean Blanc, ensemble sur une arrête qui domine le col du Mont, qui leur permet une meilleure observation.
Au même moment, j’étais bloqué avec ma section sur les pentes de l’Archeboc, pentes très accentuées, à 50degrés. Mais vu, les conditions hivernales, nous sommes rapidement contraint de redescendre, la plus part des hommes ont les pieds et mains gelées. La demi-brigade et la 3ème compagnie se retrouvent bloquées entre les maisons situées au hameau du Crôt et le hameau de la Motte.
L’opération est alors un échec par -40°, et plus de quarante combattants, sont alors hors de combat avec d’importantes gelures, ils seront dirigés vers les hôpitaux de la région. » Céline Pilati